Le FMI annonce un nouveau prêt de 13 milliards d'euros à la Grèce. Un signe encourageant, mais c'est surtout le plan d'aide de 130 milliards qui est très attendu lundi. Alors bientôt sauvée la Grèce ?

Le Fonds monétaire international (FMI) annonce qu'elle pourrait soutenir la Grèce avec un nouveau prêt de 13 milliards d'euros, affirme le Wall Street Journal.

C'est un soutien encourageant, mais c'est surtout le plan d'aide international de 130 milliards d'euros qui est le plus attendu par le pays.

La Grèce, proche du défaut de paiement, doit faire face à des créanciers privés et publics. Explications.

1. L'échéance du 20 mars

Le 20 mars prochain, la Grèce doit rembourser 14,5 milliards d'obligations arrivant à échéance. Elle se trouvera dans l’impossibilité de le faire s’il n’y a pas eu d’accord avec les créanciers avant cette date.

Si la Grèce ne peut pas honorer ses dettes au mois de mars, elle se trouvera en défaut de paiement. Une contagion de la crise aux pays qui détiennent de la dette grecque sera alors inévitable.

En effet, toutes les banques qui détiennent des titres grecs n’ont pas provisionné suffisamment d’argent pour pouvoir faire face à un défaut du pays.

Et les créanciers privés ne seraient pas les seuls touchés : la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI), entre autres, ont également prêté de l’argent à la Grèce.

2. La Grèce et les banques privées très proches d'un accord

Les créanciers privés de la Grèce sont semble-t-il d'accord pour renoncer à une partie du remboursement de leur dette. Cet accord permettrait d'effacer 100 milliards sur les 350 milliards de dette du pays.

Toutefois, quelle sera la décote que devront consentir les banquiers ? Les négociations semblent s'orienter vers le chiffre de 70% de la dette initiale due.

Élément du marchandage : le taux d’intérêt des nouvelles obligations qui doivent remplacer celles qu'avaient achetées les banques. Les banques privées semblent d'accord pour consentir à la Grèce un taux inférieur à 4 %, ce qui va dans le sens de ce que préconisait l'Union européenne.

3. La Grèce durcit son plan d'austérité pour convaincre ses créanciers publics

L'Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international ont déjà prêté près de 100 milliards d'euros à la Grèce. Ces créanciers publics réclamaient donc de nouveaux efforts budgétaires du gouvernement pour débloquer l'aide de 130 milliards promlse depuis octobre dernier.

Le 17 janvier dernier, la troïka constatait les mauvais chiffres du pays et durcissait le ton. Le déficit budgétaire grec atteignait 9,6 % en 2011, contre 7,5 % prévus, et le programme de privatisations demandé par l'Union européenne était au point mort.

Les trois institutions demandaient en particulier la nationalisation des banques, une libéralisation du marché du travail, mais aussi des baisses de salaire et de statut chez les salariés.

L'Allemagne faisait même pression sur L'union européenne pour contrôler le budget de la Grèce, ce qu'a refusé l'intéressée catégoriquement.

Voilà pourquoi le parlement grec a validé un nouveau plan d'austérité le 13 février qui prévoit des coupes budgétaires drastiques : baisse de 22% du salaire minimum (586 € brut sur quatorze mois), baisse de 32% de celui des jeunes de moins de 25 ans, suppression de 15 000 emplois de la fonction publique.

Mesures auxquelles se sont ajoutées de nouvelles économies sur les retraites pour combler un trou de 325 millions dans le budget 2012. Moins 12% sur les pensions supérieures à 1300 € par mois, baisse des retraites complémentaires à partir de 200 € par mois...

Reste donc à voir si les efforts consentis par la Grèce qui ont déclenché la colère de sa population suffiront à convaincre la troïka de débloquer les 130 milliards tant convoités.

Une somme qui ne suffira pas de toutes façons, à atteindre l'objectif d'un déficit public grec égal à 120% de son PIB à l'horizon 2020, selon les récents calculs de la troïka.

Au mieux, avec cette aide, la Grèce parviendrait à contenir son déficit à hauteur de 129% de son PIB. Il faudra donc bientôt trouver de nouveaux financements...

par Béatrice Roman-Amat

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