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"C'est Pierre Giustiniani, l'un de mes camarades plongeurs, qui l'avait repéré. Le buste était face contre vase. Nous l'avons retourné et le faisceau de ma torche a éclairé un regard qui ne m'était pas inconnu. Lorsqu'il a été remonté sur le bateau, j'ai eu un choc. J'ai compris que c'était lui, ses traits, son expression, tout m'était familier."
C'était le 17 août 2007. Luc Long et son équipe venaient de mettre au jour l'un des premiers portraits de Jules César. Un buste exécuté dans un souci de vérité, ne faisant aucune concession aux défauts physiques, avec un travail du marbre tout en finesse et qui donne à voir la physionomie du dictateur au moment de la fondation de la colonie d'Arles en - 46 av. J\.-C. L'archéologue faisait le récit de cet évènement considérable dans Le Point en 2009, lors de la première présentation du buste au musée départemental Arles antique.
Trois ans plus tard, le voici exposé au Louvre entouré des pièces les plus spectaculaires retrouvées au cours des vingt années de fouilles : le Gaulois captif, la Victoire, Neptune... En les voyant, on est immédiatement frappé par l'exceptionnel état de conservation. Une fois tombées dans la vase, elles n'ont subi que les mouvements du fleuve et ont ainsi été préservées de toute oxydation. Mais les retrouver dans ces profondeurs semble avoir relevé du miracle tant la visibilité était quasi nulle - à peine 40 à 70 centimètres.
Ces découvertes ont révélé le riche passé d'Arelate, de l'imposante architecture de la ville "double", qui s'est développée sur les deux rives du Rhône, à son intense activité commerciale (port à la fois fluvial et maritime) en passant par des objets de la vie quotidienne. Inestimables.
"Arles, les fouilles du Rhône, un fleuve pour mémoire". Jusqu'au 25 juin. Musée du Louvre, Paris (1er). Tous les jours, sauf le mardi, de 9 heures à 17 h 30. Jusqu'à 21 h 30 le mercredi et le vendredi.
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