Selon une étude de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), les inégalités de revenus sont restées, en France, globalement stables depuis les années 1980.

Par Dépêche (texte)

AFP - Les inégalités de revenus de la population active sont restées globalement stables en France depuis le milieu des années 1980, malgré une lente hausse au cours de la dernière décennie, selon un rapport de l'OCDE publié lundi.

A l'inverse, la plupart des pays membre de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont connu une augmentation constante depuis 1980, souligne ce rapport.

Après une baisse dans les années 1990, les inégalités en France ont augmenté lentement au cours de la dernière décennie, souligne ce rapport de l'OCDE.

En effet, le niveau de vie moyen des 10% des Français les plus riches en 2008 était d'environ 61.000 euros, 7 fois plus élevé que celui des 10% les plus pauvres avec un niveau de vie de 8.700 euros, détaille le rapport.

En 1995, le ratio était de 6, mais de 8 en 1985, précise-t-il.

La redistribution qui s'opère en France via les prestations sociales et les impôts permet de réduire les inégalités d'un peu plus de 30%, ce qui est supérieur à la moyenne des pays de l'OCDE (25%).

Le système de redistribution est toutefois devenu moins efficace au fil du temps, précise le rapport. Ainsi, depuis les années 1990, "la croissance des prestations sociales n'a pas suivi le rythme de la croissance des salaires réels moyens".

En France, la part des hauts revenus est restée relativement stable, poursuit le rapport. Ainsi entre 1990 et 2006, la part de la tranche supérieure de 1% des revenus n'a que légèrement augmenté en France, de 8,2% à 8,9%. Dans le même temps, ces parts ont souvent doublé dans les pays anglophones.

Les réductions du taux marginal d'imposition supérieure ont d'abord été progressives en France, passant de 60% dans les années 1980 à 53% en 2000, mais le taux a ensuite été abaissé à 40% en 2009, rappelle le rapport. Depuis, le taux a été augmenté à 41%, et des taxes supplémentaires ont été imposées sur les plus hauts revenus.

L’augmentation des revenus du capital tend toutefois à augmenter les inégalités des revenus. Ainsi, "la part du capital dans le revenu total, bien que faible en France (4%) a doublé depuis le milieu des années 1980 et est également devenue plus concentrée dans les groupes à haut revenu".

Par ailleurs, les dépenses de services publics comme la santé, l'éducation et les soins, qui représentaient 16% du Produit intérieur brut (PIB) en 2007, sont "au-dessus de la moyenne OCDE (13%)". L'OCDE estime que la valeur de ces services contribue à réduire "efficacement les inégalités".

En comparaison, les écarts de revenus sont plus élevés dans d'autres pays de l'OCDE. Il se sont ainsi creusés en Allemagne, au Danemark et en Suède, "passant de 5 à 1 dans les années 1980 à 6 à 1 aujourd'hui", note le rapport.

L'écart est de 10 à 1 en Corée, en Italie, auJapon et au Royaume-Uni, et toujours élevé de 14 à 1 aux États-Unis, en Israël et en Turquie.

Au Chili et au Mexique, les revenus des plus riches restent 25 fois supérieurs à ceux des plus pauvres - record de la zone OCDE - mais ont fini par entamer un recul.

En dehors de la zone OCDE, avec un écart de revenus de 50 à 1, l'écart de revenus du Brésil "demeure beaucoup plus marqué que dans le monde industrialisé, mais a nettement faibli au cours de la décennie écoulée", note le rapport, qui invite les gouvernements à "agir sans délai" pour combattre ces inégalités.


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